 Biographie
L’ouvrage de M.-A. LESCOURRET, Emmanuel Lévinas permet d'entrer de manière nouvelle dans la compréhension et l'interprétation de nombreux événements de la vie de Levinas et souvent passés sous silence par de nombreux commentateurs. Combien même l'auteur ne fait pas l'unanimité des critiques, le regard féminin interroge et oblige à un déplacement. Du même auteur : Levinas. L'utopie de l'humain, 1997, chez Albin Michel.
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 Biographie - La vie et la trace
Une biographie agréable à lire et qui retranscrit de façon limpide un intense travail d'enquête. Une différence scripturaire qui se situe "autrement" dans la vie et la trace d'Emmanuel Levinas. Acheter ce livre
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 Autrement qu'être ou au-delà de l'essence
Livre dédié à la mémoire des millions d'êtres humains de toutes confessions et de toutes nations victimes de la même haine de l'autre homme. Dans ce livre, l'auteur introduit le lecteur à l'idée de responsabilité éthique. Treize ans après Totalité et infini (1961), l’ouvrage Autrement qu’être ou au-delà de l’essence (1974) précise les contours de la médiation politique entre les sujets et les institutions. La responsabilité pour autrui s’y décrit comme la mise en œuvre patiente de l’ouverture du Même au temps et à l’espace de l’Autre. Sans se laisser réduire au lieu où il s’expose, autrui se dit dans l’échange économique (commerce et compensation) et se découvre au cœur de concessions de proximité (sensibilité et substitution). Le prochain est frère en dehors de toute relation de parenté biologique. La fraternité est une impossibilité de s’éloigner d’autrui sans perdre le sommeil ou sans sombrer dans la folie. Frémissement d’une humanité toute autre, la fraternité passe au lieu du Même sans se laisser par lui contenir ou lui ouvrir par le fait même les portes du salut. Autrui signifie par sa vie et non par le sens que lui donne le sujet. Sans même prendre l’engagement pour autrui, le Moi est responsable pour les autres
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 De Dieu qui vient à l'idée
L'idée de l'infini contient plus qu'elle n'est à même de contenir. Pour avoir appartenu à une génération et à un siècle soumis à l'épreuve d'une éthique sans secours ni promesse, le survivant Levinas est en quête de sens. Sainteté qui dépasse l'entendement de l'existence ou de la non-existence de Dieu mais qui ouvre au dialogue et à la responsabilité pour-l'autre-homme. Variations autour de l'idée de Dieu, de la conscience à la veille, du mal et de la souffrance. Acheter ce livre
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 De l'existence à l'existant
Emmanuel Lévinas évoque rarement ses quatre années de captivité dans un stalag en Allemagne. Pourtant, au détour d’un entretien ou en marge de son œuvre principale, il ne manque pas d’apporter au lecteur certaines indications, voire de partager certains sentiments plus personnels sur l’extermination humaine de la Seconde Guerre mondiale . Au retour de guerre, il publie De l’existence à l’existant. L’ouvrage est accompagné d’un bandeau : «Où il n’est pas question d’angoisse» . L’étude De l’existence à l’existant (1947) tente, en se sens, de rapporter plus que simplement l’horreur d’un enfant «qui sur son lit sent durer la nuit» . L’insomnie est celle d’un adulte : premier éveil d’une conscience à la nuit de l’esprit dans laquelle est plongé le corps humain tout entier. La relation avec l’existence de l’existant conduira Lévinas à la relation avec le temps de l’Autre, au questionnement éthique de la philosophie .Combien même Lévinas considère une certaine littérature comme «inutile», il n’en manquera pas moins –après guerre– de remplir pleinement sa responsabilité de survivant à travers publications, conférences et enseignements : «tout survivant des massacres hitlériens –fût-il juif– est Autre par rapport aux martyrs. Par conséquent responsable et incapable de se taire» . Acheter ce livre
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 De l'évasion
Le poids des années ne parviendra jamais à faire oublier à Emmanuel Lévinas l’expérience du stalag. Tout au long de son œuvre, celle-ci résonne dans sa vie et dans ses écrits. L’auteur se défend de se servir de l’expérience des camps pour garantir à sa pensée une profondeur ou un droit à l’indulgence . Par son travail d’écriture, il accepte de s’exposer aux soupçons et aux incohérences langagières. Il n’en restera pas moins fidèle à ses intuitions initiales, même si sa pensée «a varié dans sa terminologie, ses formules, ses concepts opératoires et certaines de ses thèses» . Derrière les pressentiments d’un humain face à son propre devenir une générosité est présente. Sommes-nous en droit de lire l’œuvre à venir de l’auteur dans son essai De l’évasion (1935), alors que lui-même résiste à «interpréter sa propre jeunesse»? Acheter ce livre
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 Difficile liberté
Difficile Liberté est un recueil de textes publiés entre 1949 et 1963. L'ouvrage est la saisie de manière nouvelle, après un premier lâcher-prise, de cette responsabilité-pour-Autrui, antérieure à toute liberté. «L’expérience fondamentale que l’expérience objective elle-même suppose –est expérience d’Autrui. Expérience par excellence. Comme l’idée de l’Infini déborde la pensée cartésienne, Autrui est hors proportion avec le pouvoir et la liberté du Moi. La disproportion entre Autrui et le Moi –est précisément la conscience morale. La conscience morale n’est pas une expérience de valeurs, mais un accès à l’extérieur ; l’être extérieur par excellence, c’est Autrui. La conscience morale n’est pas ainsi une modalité de la conscience psychologique, mais sa condition et, de prime abord, son inversion même, puisque la liberté qui vit par la conscience s’inhibe devant Autrui, lorsque je fixe véritablement, avec une droiture sans ruse ni faux-fuyants, ses yeux désarmés, privés absolument de protection. La conscience morale est précisément cette droiture» ( Difficile Liberté, p. 409). Acheter ce livre
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 Du Sacré au Saint
Les lectures talmudiques de Lévinas offrent tout au long de l’œuvre de l’auteur une vision différente de l’au-delà du Même et invitent à accueillir l’humanisme du tout Autre à travers les signes de la justice : Quatre lectures talmudiques (1968) Du Sacré au Saint. Cinq nouvelles lectures talmudiques(1977) L’au-delà du verset. Lectures et discours talmudiques (1982) A l’heure des nations (1988) Nouvelles lectures talmudiques (1996). Lévinas a toujours préféré distinguer sa réflexion philosophique générale de ses écrits plus confessionnels . Pour lui, il ne s’agit pas de prosélytisme religieux, mais de témoigner de l’invitation à penser qu’offrent les écrits talmudiques. Il matérialise cette démarcation par le choix de deux maisons d’éditions distinctes .
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 En découvrant l’existence avec Husserl et Heidegger
Dans la philosophie de Lévinas, la notion de visage unit le Même et l’Autre en présence du tiers. Dans notre propos, elle sert le passage de la vie de l’auteur à son œuvre. Elle favorise l’appropriation de l’humanisme proclamé par la tradition judéo-chrétienne et élabore un espace social et politique sur la base d’une interpellation économique. Premier discours, le visage fait entrer le sujet dans l’aventure éthique de la responsabilité. Nudité extrême, son caractère paradoxal favorise une conscience nouvelle des frontières de la responsabilité pour l’autre homme. L’épiphanie du visage inaugure la culture de la responsabilité et suscite un engagement social, politique et économique . «Faut-il, pour un dérangement absolu, que dans le Même fasse irruption une altérité absolue, celle d’Autrui ?» . La question, déjà posée en son temps par Emmanuel Lévinas dans son livre En découvrant l’existence avec Husserl et Heidegger (1949) garde toute sa valeur au moment d’esquisser l’épiphanie du visage dans la pensée de l’auteur. D’une part, Lévinas reconnaît que l’éveil de la conscience répond à des événements traumatiques . D’autre part, il justifie le renversement ontologique du Même par l’irruption d’une altérité absolue . Ce disant, le philosophe n’institue pas un ordre nouveau mais une manière d’être qui en soi se caractérise par une inquiétude qui n’a-de-cesse –déstabilisation qui n’en finit pas de déstabiliser . Acheter ce livre
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 Entre nous
Les études réunies dans le volume Entre nous remontent à 1951. L’ouvrage conclut par un entretien réalisé en novembre 1988 entre Lévinas et J. Message avec J. Roman –L’Autre, utopie et justice. Une réflexion sur la transcendance est-elle possible à partir de l’humanité souffrante ? La philosophie constitue-t-elle un éveil en vue d’une culture de la responsabilité ? A travers ces questions, l’auteur cherche dans la relation intersubjective la rationalité du psychisme et le sens d’un «sujet éthique» en tant qu’entre nous. La préoccupation de Lévinas va jusqu’au «Mourir pour…» (conférence prononcée en mars 1987) autrui : responsabilité d’autrui. Autrement qu’être ! Acheter ce livre
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 Ethique et infini
Deux entretiens –l’un réalisé par Philippe Nemo et l’autre par François Poirié– permettent au lecteur une approche différente de la pensée et de la vie d’Emmanuel Lévinas . L’ouvrage Ethique et Infini (1982) est constitué par dix entretiens enregistrés et diffusés par «France-Culture» en février et mars 1981. Celui de F. Poirié présente des entretiens qui ont eu lieu en avril et en mai 1986. Toutefois, la compréhension de la pensée de Lévinas ne peut faire fi des écrits philosophiques de l’auteur et donc de la rigueur et de l’aridité qui s’y rencontrent parfois jusqu’au découragement. C’est en ce sens que Lévinas lui-même confie : «Oui… Ecoutez, je ne veux pas décourager les gens qui me lisent. Ce n’est pas du tout que je me contente de peu, mais je dis que ce qu’il leur faut est beaucoup plus que ce que je peux faire pour eux». Acheter ce livre
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 Hors sujet
Pour Lévinas, les noms propres renvoient à des visages. Ils résistent à la dissolution du sens et manifestent la non-indifférence de l’un pour l’autre. L’ouvrage Noms propres (1976) et le volume intitulé Hors sujet (1987) rassemblent des articles consacrés à des travaux de philosophes contemporains (M. Buber, P. Celan, S. Kierkegaard, G. Marcel, F. Rosenzweig, J. Wahl, Merleau-Ponty, A. de Waelhens, V. Jankélévitch). Le questionnement porte sur «la proximité du prochain ou l’accueil que l’homme fait à l’homme» et se concrétise dans l’actualité autour de la réflexion sur le langage de l’autre –Langage quotidien et rhétorique sans éloquence (1981)– et les droits de l’autre homme –Les droits de l’homme et les droits d’autrui (1985). Tout au long de ces divers articles, Lévinas réaffirme la valeur du judaïsme post-chrétien dans l'Europe occidentale. A la suite de Buber et Rosenzweig, le philosophe enseigne une éthique où : mobiliser une hiérarchie ou recourir à des abstraction pour penser l'idée de Dieu consiste à rejeter sur un tiers la responsabilité pour le prochain. Lévinas emprunte à Rosenzweig l'idée de la totalité. Il se démarque de Buber en insistant davantage sur la responsabilité-d'un-homme-pour-l'autre-homme que sur l'interpellation d'autrui, entendu comme un je qui me dit tu. La relation à autrui n'est pas dialogue depuis le lieu d'une "individuation" mais non-in-différence à l'Autre, c'est-à-dire relation du Même qui n'est plus à la mesure du Même. Acheter ce livre
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 Humanisme de l'autre homme
Le recueil Humanisme de l’autre homme se compose de trois articles. Le premier, La Signification et le Sens (1964), réunit des idées exposées lors de conférences prononcées au Collège Philosophique (entre 1961 et 1963) et à la Faculté Universitaire Saint Louis de Bruxelles (janvier 1963). Les deux autres articles furent publiés respectivement en 1968 (Humanisme et an-archie) et 1970 (Sans identité). L’ensemble du recueil propose une orientation allant hors de l’identique, vers un Autre qui est absolument autre. Acheter ce livre
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 Les imprévus de l'histoire
Les ouvrages Les imprévus de l’histoire (1994) et Altérité et transcendance (1995) sont préfacés par P. Hayat. Le premier recueil présente des textes d’Emmanuel Lévinas qui s’échelonnent sur 63 ans –de 1929 à 1992. A partir d’une histoire «vécue et interrogée», Lévinas témoigne du sens de l’existence et de la responsabilité personnelle. Le recueil Altérité et transcendance rassemble douze textes allant de 1967 à 1989. L’idée de transcendance est intimement liée à celle de l’épiphanie du visage d’autrui, dans sa contingence économique et sa pluralité interhumaine. Acheter ce livre
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 Quelques réflexions sur la philosophie de l'hitlérisme
Dans Quelques réflexions sur la philosophie de l’hitlérisme, Lévinas s’interroge sur la notion du mal et sur la fascination que les sentiments élémentaires exercent sur les personnes. Son acuité intellectuelle l’amène à appliquer le doute cartésien aussi bien à l’universalisme chrétien qu’au particularisme hitlérien. Comme soumis irrémédiablement par son régime d’incarnation à l’enchaînement inéluctable du temps présent , Lévinas instaure dans l’intervalle des hommes et des idées la dignité d’une existence hors histoire et d’une vérité qu’il faut «laisser être». Rupture avec la totalité, l’éthique de Lévinas pense l’infini à partir du corps de l’autre ; celui-là même qui est capable d’arracher le sujet à son histoire personnelle par le meurtre. Acheter ce livre
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 Totalité et Infini
Totalité et infini est présenté comme un essai sur l'extériorité. Le livre invite au "dialogue sur les Hauteurs". Il développe l'idée d'infini au regard de la notion de visage et de l'éthique. L’épiphanie du visage est une notion centrale dans l’ouvrage Totalité et Infini (1961) d’Emmanuel Lévinas. . A la fin de son ouvrage, Emmanuel Lévinas considère l’idée de paix comme la valeur constitutive de la structure d’un Etat attaché à une telle œuvre. La paix éthique –paix de la proximité– est la condition première d’un être qui va vers l’autre, dans son unicité et son irréductibilité. Un monument dans l'oeuvre de Levinas. Un incontournable! Acheter ce livre
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 Camp de concentration : Bergen-Belsen
Les indications concernant la période de détention d’Emmanuel Lévinas sont rares. Selon plusieurs témoignages, l’auteur aurait séjourné au «camp d’hébergement» de Bergen-Belsen. Situé près de Hanovre, le camp de Bergen-Belsen a été utilisé comme camp de prisonniers de guerre. En 1940-1941, 600 prisonniers de guerre français et belges sont acheminés vers ce camp. A partir de l’été 1941, des prisonniers de guerre soviétiques y seront hébergés et le camps deviendra le Stalag 311. En avril 1943, une partie du camp est cédée aux S.S. qui regroupent quelques milliers de juifs destinés éventuellement à être échangés contre des prisonniers allemands.
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 Camp de concentration : Croix
L’attitude personnelle de Lévinas à l’égard du christianisme s’est modifiée au long des années. La lecture de L’étoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig semble avoir permis à Emmanuel Lévinas de risquer une nouvelle approche de la doctrine de l’humain présente dans le christianisme . A l’instar de Rosenzweig, Lévinas écrit son œuvre au sortir d’une Guerre mondiale . Dans un entretien accordé en 1987, l’auteur expose ses «événements intérieurs» et la possibilité d’un dialogue entre Judaïsme «et» Christianisme . Lévinas n’hésite pas à se rapporter au passage du jugement dernier au chapitre 25 de l’Evangile de Matthieu. Combien même risque-t-il une compréhension de la personne du Christ à partir du concept de kénose de Dieu , l’Histoire du christianisme –liée à la Croix du Christ– compromet la réception de l’Evangile et de la foi chrétienne. Un dialogue reste possible, même si celui-ci relève davantage «du sentiment» –dette de charité– que de la raison –possibilité philosophique de penser la vérité . La vertu de tolérance à l’égard du christianisme consiste en un dialogue où fraterniser ne rime pas avec se convertir et où le judaïsme n’est pas «à la remorque du christianisme» .
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 Camp de concentration : Natzweiler-Struthof
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (France) avait été ouvert le 21 avril 1941. Proche de Strasbourg, sa situation isolée –sur les hauteurs de Schirmeck– et la proximité d’une «Grande carrière» permettront la mise en œuvre d’une extermination par le travail. Le manque de nourriture et le travail forcé ont provoqué l’épuisement et le décès de milliers de captifs. Des exécutions sommaires, des expériences médicales, ainsi qu’une chambre à gaz évoquent peut-être à d’aucuns «la bestialité des hommes». Pour Lévinas, ce rappel d’un fait de l’histoire évoque surtout l’ennui et la monotonie des consciences qui, par défaut de responsabilité, laissent le champ libre à l’excès des totalitarismes. «Le procès du Struthof nous rappelle, contre les métaphysiques trop orgueilleuses, que la liberté de l’homme succombe à la souffrance et à la mystique». La faim et le froid brisent la liberté humaine. Détrônée de sa souveraineté et soumise à l’ordre d’autrui, la liberté humaine ne peut avoir d’autre prétention que celle de prévoir le danger de sa propre déchéance en se prémunissant contre elle. Rappeler le procès du Struthof, même lorsque celui-ci «s’est déroulé avec huit ans de retard», c’est faire justice. Il est juste «que parmi les bruits joyeux ou besogneux de la rue, dans les murmures des brises nocturnes ou des échanges amoureux, les hommes de 1954 aient entendu de nouveau les cris indiscrets d’hommes torturés»
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