Devant la faim des hommes la responsabilité ne se mesure qu’« objectivement ». Elle est irrécusable.   E. Levinas, Totalité et Infini

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Emmanuel Lévinas, Totalité et Infini. Essai sur l'extériorité, Kluwer Academic, 1996, 348 p.

Couverture : Black Circle D. R.
ISBN : 2-253-05351-1
Le Livre de Poche, biblio essais 14

Sommaire

PREFACE À L'EDITION ALLEMANDE
Préface

LE MÊME ET L'AUTRE

Métaphysique et transcendance

1. Désir de l'invisible
2. Rupture de la totalité
3. La transcendance n'est pas la négativité
4. La métaphysique précède l'ontologie
5. La transcendance comme idée de l'infini

Séparation et Discours

1. L'athéisme ou la volonté
2. La vérité
3. Le discours
4. Rhétorique et injustice
5. Discours et éthique
6. Le métaphysique et l'humain
7. Le face à face, relation irréductible

Vérité et justice

1. La liberté mise en question
2. L'investiture de la liberté ou la critique
3. La vérité suppose la justice

Séparation et absolu

INTÉRIORITÉ ET ÉCONOMIE

La séparation comme vie

1. Intentionnalité et relation sociale
2. Vivre de... (jouissance). La notion d'accomplissement
3. Jouissance et indépendance
4. Le besoin et la corporéité
5. Affectivité comme ipséité du moi
6. Le moi de la jouissance n'est ni biologique ni sociologique

Jouissance et représentation

1. Représentation et constitution
2. Jouissance et nourriture
3. L'élément et les choses; les ustensiles
4. La sensibilité
5. Le format mythique et l'élément

Moi et Dépendance

1. La joie et ses lendemains
2. L'amour de la vie
3. Jouissance et séparation

La demeure

1. L'habitation
2. L'habitation et le féminin
3. La maison et la possession
4. Possession et travail
5. Le travail et le corps, la conscience
6. La liberté de la représentation et la donation

Le monde des phénomènes et l'expression

1. La séparation est une économie
2. Œuvre et expression
3. Phénomène et être

LE VISAGE ET L'EXTÉRIORITÉ

Visage et sensibilité

Visage et éthique

1. Visage et infini
2. Visage et éthique
3. Visage et raison
4. Le discours instaure la signification
5. Langage et objectivité
6. Autrui et les autres
7. L'asymétrie de l'interpersonnel
8. Volonté et raison

La relation éthique et le temps

1. Le pluralisme et la subjectivité
2. Le commerce, la relation historique et le visage
3. La volonté et la mort
4. La volonté et le temps : la patience
5. La vérité du vouloir

AU-DELA DU VISAGE

L'ambiguïté de l'Amour

Phénoménologie de l'Eros

La fécondité

La subjectivité dans l'Eros

La transcendance et la fécondité

Filialité et fraternité

L'infini du temps

CONCLUSIONS

1. Du pareil au Même
2. L'être est extériorité
3. Le fini et l'infini
4. La création
5. Extériorité et langage
6. Expression et image
7. Contre la philosophie du Neutre
8. La subjectivité
9. Le maintien de la subjectivité. Réalité de la vie intérieure et réalité de l'Etat - le sens de la subjectivité
10. Au-delà de l'Etre
11. La liberté investie
12. L'être comme bonté - le Moi - le pluralisme - La Paix



taphysique et l'humain

«Se rapporter à l’absolu en athée, c’est accueillir l’absolu épuré de la violence du sacré. Dans la dimension de «auteur où se présente sa sainteté - c'est-à-dire sa séparation - l'infini ne brûle pas les yeux qui se portent vers lui. Il parle, il n'a pas le format mythique impossible à affronter et qui tiendrait le moi dans ses filets invisibles. Il n'est pas numineux : le moi qui l'aborde n'est ni anéanti à son contact, ni transporté hors de soi, mais demeure séparé et garde son quant-à-soi. Seul un être athée peut se rapporter à l’Autre et déjà s’absoudre de cette relation. La transcendance se distingue d'une union avec le transcendant, par participation. La relation métaphysique - l'idée |de l'infini - relie au noumène qui n'est pas un numen. Ce noumène se distingue du concept de Dieu que possèdent les croyants des religions positives, mal dégagés des liens de la participation et qui s’acceptent comme plongés à leur insu, dans un mythe. L’idée de l’infini, la relation métaphysique est l’aube d’une humanité sans mythes. Mais, la foi épurée des mythes, la foi monothéiste, suppose elle-même l’athéisme métaphysique. La révélation est discours. Il faut pour accueillir la révélation un être apte à ce rôle d'interlocuteur, un être séparé. L'athéisme conditionne une relation véritable avec un vrai Dieu kat’auto. Mais cette relation est aussi distincte de l'objectivation que de la participation. Entendre la parole divine, ne revient pas à connaître un objet, mais à être en rapport avec une substance débordant son idée en moi, débordant ce que Descartes appelle son « existence objective ». Simplement connue, thématisée, la substance n'est plus « selon elle-même ». Le discours où, à la fois, elle est étrangère et présente, suspend la participation et instaure, par-delà une connaissance d'objet, l'expérience pure du rapport social où un être ne tire pas son existence de son contact avec l'autre.
Poser le transcendant comme étranger et pauvre, c’est interdire à la relation métaphysique avec Dieu de s’accomplir dans l’ignorance des hommes et des choses. La dimension du divin s’ouvre à partir du visage humain. Une relation avec le Transcendant –cependant libre de toute emprise du Transcendant, infiniment Autre, nous sollicite et en appelle à nous. La proximité d'Autrui, la proximité du prochain, est dans l'être un moment inéluctable de la révélation, d'une présence absolue (c'est-à-dire dégagée de toute relation) qui s'exprime. Son épiphanie même consiste à nous solliciter par sa misère dans le visage de l'Etranger, de la veuve ou de l'orphelin. L’athéisme du métaphysicien –signifie positivement que notre rapport avec le Métaphysique est un comportement éthique et non pas la théologie, non pas une thématisation, fut-elle connaissance par analogie des attributs de Dieu. Dieu s'élève à sa suprême et ultime présence comme corrélatif de la justice rendue aux hommes. L'intelligence directe de Dieu est impossible à un regard sur lui dirigé, non pas parce que notre intelligence est limitée, mais parce que la relation avec l'infini, respecte la Transcendance totale de l'Autre sans en être ensorcelée et que notre possibilité de l'accueillir dans l'homme, va plus loin que la compréhension qui thématise et englobe son objet. Plus loin, car, précisément, elle va ainsi vers l'Infini. L'intelligence de Dieu comme participation à sa vie sacrée, intelligence prétendument directe, est impossible parce que la participation est un démenti infligé au divin et que rien n'est plus direct que le face à face, lequel est la droiture même. Dieu invisible, cela ne signifie pas seulement un Dieu inimaginable, mais un Dieu accessible dans la justice. L’éthique est l’optique spirituelle. La relation sujet–objet ne la reflète pas ; dans la relation impersonnelle qui y mène, le Dieu invisible, mais personnel, n’est pas abordé en dehors de toute présence humaine. L'idéal n'est pas seulement un être superlativement être, sublimation de l’objectif ou, dans une solitude amoureuse, sublimation d’un Toi. Il faut œuvre de justice –la droiture du face à face– pour que se produise la trouée qui mène à Dieu –et la « vision » coïncide ici avec cette œuvre de justice. Dès lors, la métaphysique se joue là où se joue la relation avec les hommes. Il ne peut y avoir, séparée de la relation avec les hommes, aucune « connaissance » de Dieu. Autrui est le lieu même de la vérité métaphysique et indispensable à mon rapport avec Dieu.» (
Totalité et Infini, § Le métaphysique et l'humain, pp. 75-77).

 



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Date de création : 26/10/2005 - 21:39
Dernière modification : 01/08/2006 - 21:39
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