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Au commencement...
Hasard du calendrier, le commencement de l'année nouvelle coïncide presque avec le commencement du jour anniversaire de l'année du centenaire de la naissance d'Emmanuel Levinas.
Mais est-il nécessaire de prétendre saisir le "commencement"? Ne vaut-il pas mieux tout simplement s'inscrire à la suite de Levinas et peut-être à son exemple accepter de se mettre à l'école de la bible hébraïque.
בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֺהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ׃
Commencer l'année avec Levinas c'est accepter que l'auteur échappe à celui qui essaie de le "saisir". Ironie de l'histoire ou du calendrier, Levinas se laisse tant "saisir" à sa naissance par le calendrier julien que grégorien, qu'il manifeste une "proximité" par sa mort avec l'année liturgique chrétienne (fête de Noël) et la fête juive de Hanouka.
Plutôt que "saisir" Levinas -les uns le reconnaissent comme "philosophe", d'autres comme penseur "religieux"-, il convient peut-être de "lâcher-prise" et d'entrer tout simplement dans cette année comme on entre dans une aventure. Rencontre de l'un avec l'Autre, rencontre du proche et du lointain, rencontre de la petite bonté et de la caresse, rencontre qui se veut humanisation et socialisation.
Au coeur de tous ces commencements, il est heureux de voir que l'année du centenaire de la naissance d'Emmanuel Levinas s'ouvre à une volonté délibérée de participer de diverses façons à diffuser la pensée de l'auteur: mutiplications de sites internet consacrés à sa pensée, publication d'ouvrages autour de sa biographie et bibliographie.
Puisse cette année permettre à chacun de se plonger de manière nouvelle dans les écrits du philosophe. De risquer l'aventure éthique ou le dialogue sur les hauteurs. De partir tout simplement à la rencontre de l'autre et d'être homme pour l'autre homme.
6 janvier 2006
G.S.