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Billet d'humeur : Méprise
A propos des photographies philosophiques d'Adrien Ferro
présentées sur le site Espace Culturel Réseau Eugène Ducretet
La philosophie d'Emmanuel Lévinas trouve de multiples résonnances chez les personnes. Ses thèmes favoris sont utilisés, manipulés, employés parfois à tort ou à raison, souvent à tort et à travers.
L'éthique il est vrai reste une optique et dans le cas d'Emmanuel Lévinas également une esthétique. Mais, n'a-t-il pas mis en garde à chaque fois son lecteur des méprises du langage et de l'intense responsabilité à l'approche du visage d'autrui qui n'est pas forme plastique mais le chemin qui conduit à l'Autre à l'infini.
Il reste que l'auteur lui-même ne peut empêcher les méprises ou que la liberté humaine se dise là-même où il se refusait d'aller.
Curieusement, un artiste photographe célèbre l'écrit de l'auteur... en se laissant emprisonner dans le "dit" plutôt que dans le "dire", dans l'image plastique plutôt que dans cet Infini que le philosophe voulait pointer. Ainsi en va-t-il de celui qui regarde le doigt qui pointe plutôt que la direction vers laquelle il pointe!
La méprise est manifeste. Mais il faut le reconnaître, et alors même que le judaïsme a pris toute distance avec la représentation, les prises (photographiques) de l'artiste autour du texte "Ethique et Infini" et "Totalité et Infini" méritent le détour.
Deux séries de photos, deux noms (Myriam et Aude) se prêtent au jeu du photographe pour "illustrer" de façon terrestre ce qui ne se laisse pas saisir, parce que "ouverture sur l'Infini".
Le voyage est totalité. Il est également esthétique.
Est-il pour autant éthique? ouvre-t-il à l'Infini de l'Autre? Au visiteur d'en juger.
G.S.