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Billet d'humeur : Polémiques
Polémiques : retraduire, c'est trahir
à propos de deux ouvrages "critiques" de la philosophie d'E. Lévinas
Dialoguer, c'est rencontrer l'autre dans un face et vivre l'insoutenable écart de la différence à l'infini.
La réception de la philosophie d'Emmanuel Lévinas n'est pas si évidente pour tous. Elle fascine les uns. Interpelle certains. Et pousse d'autres dans leurs retranchements au point de ne peut-être plus les laisser aussi in-différent que cela à autrui.
Au pays des gaulois, il est plus fréquent de sentir que l'on existe quand on rentre dans la polémique avec autrui plutôt que de se laisser déstabiliser par le processus d'écriture. Et pour cause, puisque certaines déstabilisations "spirituelles" (et non pas religieuses!) révèlent peut-être à d'aucuns qu'ils résistent toujours et encore à l'Autre à l'infini.
Mais le prix du véritable débat est tout autant dans l'interreligiosité que dans les controverses.
Deux livres peuvent être consultés pour ouvrir le débat contradictoire au niveau philosophique :
- Alain Badiou, L'éthique. Essai sur la conscience du Mal, Hatier, 1993.
et
- Daniel Sibony, Don de soi ou partage de soi. Le drame Lévinas, Editions Odile Jacob, 2000.
Fallait-il que les auteurs passent par de tels écrits pour se (dé)dire? Le débat reste ouvert et à l'internaute l'insoutenable devoir de "passer" par les écrits du philosophe pour se faire sa propre idée.
Difficile responsabilité que celle de lire un auteur et de le "(re)traduire" sans le "trahir".
G.S.